La phase transitoire de l’automne

 

La phase transitoire de l’automne est rythmée avec un démarrage souvent “sur les chapeaux de roue“ de la fameuse “rentrée” pour les parents et les enfants. Cette période survient après une période de congé pour beaucoup : les vacances, l’insouciance de l’été, le soleil, les baignades… Tout ceci qui permet au corps, à l’émotionnel et au psychologique de se “poser“, de prendre le temps de faire un retour vers soi pour se recharger.

Toute cette énergie accumulée lors de l’été est une sorte de mémoire ou une énergie mémorielle qui va être “stockée” pour toute la période de l’automne et de l’hiver, avant de renaître au printemps.

A l’automne, la vitalité de la nature diminue. Les feuilles tombent et les végétaux vont rentrer dans une période de putréfaction. A l’extérieur de nous, tout rentre dans une période de vitalité plus basse, la luminosité diminue, les rayons du soleil sont plus faibles.

Si nous nous mettons en connexion avec nous-même, nous allons alors chercher en nous l’énergie mémorielle que nous avons accumulée auparavant, pendant le printemps et l’été.

Si nous prenons l’exemple du chêne, il perd ses feuilles à l’automne et la sève descend. Il rentre dans un sommeil visible pour nous mais pour autant, il va garder en mémoire ses feuilles et ses fruits pendant son sommeil (énergie mémorielle), afin qu’au printemps, il renaisse avec ce qu’il est dans sa globalité.

Pour nous être humain, il s’agit de prendre en compte les changements qui s’opèrent dans la nature comme un lâcher-prise, où l’on se débarrasse de nos oripeaux accumulés durant les mois précédents, comme pour les redonner à la terre. C’est un message pour nous inciter à “poser“ tout ce qui nous encombre, tous les vécus parfois un peu lourds que l’on porte sur nos épaules.

Alors si le mois de septembre est une période agitée pour beaucoup par la reprise souvent effrénée de nos vies professionnelles, c’est aussi la période où l’on va “poser”, décharger nos vécus, nous alléger, en faisant un bilan de ceux-ci et de ce qui est à ce moment-là à lâcher. Cela peut être des mots, des situations, des sensations plus ou moins agréables.

Allons dans la nature en nous mettant en lien avec ce changement de saison qu’est l’équinoxe d’automne. Hippocrate signalait que le changement de saison et particulièrement l’équinoxe d’automne, demande à notre corps de s’adapter à de nouvelles conditions pour maintenir son équilibre. Cette adaptation nous demande beaucoup d’énergie et nous fatigue.

La phase transitoire de l’automne jusqu’au solstice d’hiver est comme une transition, c’est comme un moment de travail, comme une porte à franchir. Pour cela, il est essentiel d’être en harmonie avec la nature, d’aller chercher le message qu’elle nous donne dans cette période. Nous gardons en nous des mémoires collectives de notre entourage familial et de ceux qui ne sont plus de ce monde mais qui nous ont transmis des croyances, des mots, des phrases. Nous les gardons en mémoire et nous sommes concernés par toute cette énergie mémorielle de l’année.

Il y a un travail de guérison à effectuer. Pour cela, il est important d’être conscient de ce que la nature exprime en ce moment. Alors, ramassons nos feuilles dans nos jardins, rangeons nos extérieurs et nourrissons notre intérieur, notre maison et l’intérieur de nous-même.

Mettons des bougies dans la conscience de la mémoire que nous gardons en nous de tous nos acquis. En faisant cela en conscience, nous mettons aussi de l’ordre en nous-même et nous rendons hommage à tout ce qui “meurt”, à ce qui disparaît, tout comme nous nous occupons en cette période des âmes qui nous ont quittées.

Soyons dans l’accueil de ce qui se met en repos lors de cette phase transitoire de l’automne et malgré notre vie qui peut être plutôt agitée en cette période, soyons conscients d’être dans cette volonté de nous mettre dans ce repos comme le fait la nature. Prenons le temps pour effectuer ce travail de remise en ordre pour franchir cette porte de l’automne, qui nous amènera au solstice d’hiver, puis au printemps où tout ce qui est en nous, bien gardé, peut alors renaître comme la fleur de lotus qui émerge de la boue, la boue qui peut représenter cette énergie mémorielle et fertile dans la nature.

La fleur de lotus représente alors “l’esprit” de la terre, comme une transformation de vie s’ouvrant à la lumière.